c1 Institutions 64 webAvec deux numéros par an, la revue de la FIAC a pour objet de tisser des liens entre les praticiens de la P.I., et plus largement d'informer les personnes qui s'intéressent à son actualité, à ses élaborations locales en psychiatrie, dans le médico-social, dans la pédagogie notamment, et aux engagements des professionnels qui y participent.

Chaque numéro présente un dossier thématique enrichi de plusieurs rubriques où sont développées diverses analyses de lieux et de pratiques par leurs acteurs mêmes : pédagogie, sémiotique, anthropopsychiatrie, psychopathologie du travail, formation, etc.

Institutions est une revue indépendante : c'est-à-dire que la publication est organisée par ceux-là mêmes qui déterminent le contenu de chaque numéro. Assumer cette responsabilité leur permet notamment de "mettre en œuvre" les idées qui s'expriment dans les textes au cours du processus même de production : plus qu'une ligne éditoriale, cette cohérence concrète entre les idées et les pratiques est aujourd'hui particulièrement recherchée !

En partenariat avec les Éditions d'une, la revue de la FIAC sera bientôt disponible dans le réseau libraire.

Pour les particuliers, le coût d'un numéro seul est de 15 € et trois formules d'abonnement offrent des tarifs avantageux.

Nous vous souhaitons de bonnes lectures !

Le comité de rédaction :

Frank Drogoul (directeur de publication), Madeleine Alapetite, Antoine Courtecuisse, Pascal Crété, Pierre Delion, Thierry Lebrun, Michel Lecarpentier, Sophie Lesage, Paula Prouhèze, Guy-Arthur Rousseau, Marie-Odile Supligeau, Raphaël Tyranowski (rédacteurs)

c1 institutions71L’établissement psychiatrique, qu’il soit dans ou hors des murs, est malade. Malade de sa dépendance financière vis-à-vis des structures étatiques; malade du fait des nécessités inhérentes à sa gestion même (administration, statuts... ), malade du fait de la fonction qu’il assure pour la société. Tout groupe – ou groupement – est « malade », traversé de phénomènes de conta- gion, de rivalités, terrain propice à la persécution, à la formation de « clans » ou d’isolats défensifs. Que peut alors devenir un « malade », psychotique ou simplement « fragile « ballotté dans cette maladie du groupe, pris dans un engrenage qui vise à le sérialiser, à réaliser sa stricte inclusion dans le modèle économique mondialisé? ...

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Pourquoi ce numéro d’Institutions consacré aux mots de la clinique ?

Force est de constater que la clinique à laquelle nous nous référons pour travailler au quotidien, une clinique du sujet, est mise à mal de toute part et menacée de disparaître. Que ce soit dans les institutions (hôpital, établissements médico-sociaux, etc.), à l’université (formation des futurs psychiatres, des psychologues, etc.) et dans les établissements de formation et de trans- mission (IFSI, IRTS, etc.) ou dans les échanges avec nos administrations, la clinique du sujet n’a plus lieu d’être et n’est plus partagée car trop complexe pour le monde d’aujourd’hui...

Institutions 4Les ateliers

Dans un monde où on circule dans un mouvement d'ouverture pour accueillir le "nulle part" de l'existence psychotique, on propose des points d'arrêts. Des points qui tracent le va-et-vient : un trajet.

Et le trajet s'inscrit dans ce qui "a lieu". Avoir lieu, le support de la vie institutionnelle et de la vie tout court, marque à la fois l'émergence d'un lieu et l'évènement qu'il se passe quelque chose. Ce support fait qu'on s'y arrête. Et dans ce mouvement d'arrêt s'expose une tenue, qui permet un "entre-tenir". Cette triade - "arrêter", "tenir" et "entre-tenir" qui en allemand ont la même racine linguistique dans le mot "halten" pour tenir, "erhalten" pour arrêter et "aufhalten" pour entretenir -, prend forme dans ce qu'on appelle les ateliers.

L'atelier se définit dans un lieu qui est vigilant pour la dimension de l'avoir-lieu comme mise-en-forme (Gestaltung dirait Paul Klee) de cette triade, le numéro consacré aux différentes mise-en- forme des ateliers nous montrera comme ça s'explique.

Institutions 5Le packing chez l'enfant

Dans la prise en charge des enfants psychotiques, la technique du packing offre un intérêt tout à fait évident dans la mesure où elle met en jeu d'une manière concrète ce qu'il est classique d'appeler depuis Tosquelles le contre-transfert institutionnel.

Il s'agit de mettre en place un cadre suffisamment articulé avec l'équipe soignante dans son ensemble pour y jouer avec le patient la problématique complexe de l'aliénation-séparation qui est souvent un symptôme prévalent et toujours insistant dans l'existence des sujets psychotiques. Cette technique consiste à proposer à un enfant un enveloppement humide qui dure généralement une heure environ, deux à trois fois par semaine et qui est effectué par deux soignants. L'équipe de pack est souvent composée de trois à cinq personnes dans notre service. Des comptes rendus sont écrits par les deux soignants après chaque séance et des réunions régulières sont instituées pour y échanger nos impressions cliniques et nos affects contre-transférentiels.

 

Institutions 6Secteur et passerelles

Évoquer trente années d'histoire vécue dans un service de Psychiatrie de province (secteur II du C.H.S. de Ste Gemmes/Loire - Angers) n'est pas sans poser quelques remarques préalables telles que le risque de réductionnisme inévitable de la relation des faits passés, la difficulté à cerner certains problèmes de l'intérieur.

Le chevauchement des événements et leur intrication ne permet pas d'apporter toute la clarté souhaitée et nécessaire.

La perception partagée et cependant différente des divers acteurs conforte l'intérêt d'une chorale à plusieurs voix.

Le rappel des souvenirs, selon l'ordre chronologique, ne saurait rendre compte, à lui-seul, du processus d'évolution étroitement lié aux souvenirs thématiques et ponctués de souvenirs affectifs.

Trois décennies : celle du "monde clos", celle de "l'ouverture" et celle de "la vie associative" pourraient caractériser cette période.